Un coup dans le mou
La nuit dernière, j'ai eu un mal fou à m'endormir.
Je venais de lire une grosse partie du premier tome de "Je ne suis pas un ange" de Ai Yazawa et...
Saturation, fatigue... Perturbation cyclique due à mes règles. Je me suis mise à pleurer.
Quelques larmes, pas grand chose. Un petit rien.
J'ai juste... pleuré sur une jeunesse que je sens se perdre chez moi.
À mon âge, beaucoup sont maintenant engagés, que ce soit professionnellement, ou sentimentalement.
Je n'ai pas l'impression d'être en retard sur les autres, et pourtant, je me sens comme prise entre deux feux ; pas intégrée au monde du travail, nimbée de rêves dont j'ignore s'ils seront un jour réalisables ; seule depuis quatre ans, m'enfermant plus ou moins consciemment dans une solitude protectrice, mais terriblement douloureuse.
Pourtant, je sens comme si j'avais raté le coche.
Qu'une pièce de la machine avait cassé... un petit écrou que personne, y comprit moi, n'aurait vu tomber sur le moment, mais qui manque beaucoup maintenant à une mécanique qui marche à l'envers...
C'est rare de ne pas avoir été vraiment amoureux à mon âge. Mais voilà, tout ce que j'arrive à faire, c'est désirer ou détester la passion qu'ont les autres.
Passion amoureuse, passion complice d'ami(e)s aussi.
Ils sont tellement rares, ces moments d'amitié que j'ai eu le court bonheur de partager. Souvent, les gens finissent par m'oublier, passent à autre chose, voient d'autres personnes, qui doivent mieux leur convenir, sûrement... Elle aussi, cette fichue amitié, je crois qu'elle m'échappe. Les sentiments ne doivent pas beaucoup m'aimer...
À force d'empathie, avec ma manie de toujours imaginer la vie de ces personnages qui m'entourent, peut-être ne puis-je plus ressentir pour moi. Plus d'essence aux émotions, plus d'étincelle. Trop donné.
Aujourd'hui, j'en deviens aigrie avant l'heure.
Je me dis que les échanges de regards qui allument quelque chose en vous, ça n'existera pas pour moi. D'ailleurs, même pas sûr que ça existe vraiment pour les autres, qui sait...
Je pense... que d'effleurer "son" bras ne sera jamais un de mes rêves.
Et surtout, je ne peux pas imaginer quelqu'un (et surtout un garçon qui me plairait) prendre l'initiative d'aller vers moi.
J'ai donc très mal dormi.
Mais ce matin, en me réveillant, ma pensée avait prit un tour plus optimiste.
Même si je ne pourrai pas forcément rattraper tout ceux qui partent, je pense (comme souvent après mes tempêtes) que je peux agir pour paver le chemin que je prends, plutôt que de me laisser m'enfoncer dans la boue sans faire d'efforts.
Déjà, me sentir mieux avec moi. Pour ça, hyper matérialiste, mais il faut que je maigrisse. J'ai commencé à tenter de me limiter sur les excès par la seule force de ma volonté, et ça marche. C'est plutôt gratifiant, donc positif.
Pour que ce soit effectif, je vais reprendre le vélo, en plus de la piscine où je vais un peu trop sporadiquement.
Ensuite, côté boulot, je me suis bien fait reboostée par mon atelier CV dont je parlais, et je pense dans les prochains jours faire la tournée des employeurs du coin.
Me sentir utile me fera du bien, mais je ne veux pas pour autant mettre un frein à mon activité artistique récemment reprise. Il va falloir que je trouve un juste milieu.
Et dire que pendant que je me prends la tête sur mes états d'âme (troubles que beaucoup supportent sûrement sans jamais rien en dire), des innocents meurent sous les coups de la guerre, ou sont terrassés par la faim alors que moi je me plains de trop manger...
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~Image : motivation, postée par Jackal_San sur Photobucket.